Quelques définitions

Les différents articles portent sur des sujets dont les termes peuvent parfois entraîner des équivoques ou incompréhensions. Vous trouverez ci-dessous les définitions retenues afin d’aborder les textes avec une terminologie que nous aurons en commun.

Être pensant

Constitution biologique douée d’intelligence.

Empathie

L’empathie est la faculté de ressentir les mêmes impressions qu’un autre être pensant, ou par extension de les comprendre et en accepter la valeur.

Nous pouvons utiliser le terme d’ « empathie » pour qualifier le sentiment d’humanité et compréhension de l’autre porté à tous les êtres pensants.

Égoïsme

Caractère d’un être pensant consistant à rapporter la majorité des éléments traversant sa vie à lui-même.

Narcissisme

Fierté et/ou  amour de soi plus importants que ceux portés à autrui.

Science

Ensemble de disciplines permettant d’expliquer des phénomènes dans un certain contexte, de manière logique. Le contexte et les explications de la science sont limités par l’intelligence et la technologie des êtres pensants. Nous n’appelons ici « sciences » que les sciences formelles et naturelles.

Vérité

Caractère de ce qui est vrai, réel, dans un contexte donné. La vérité est une qualification ne faisant pas nécessairement appel à un raisonnement. Une vérité peut ainsi exister sans même avoir été observée, comprise ou prouvée logiquement.

Conscience

La conscience pourrait être définie de plusieurs manières. Une personne peut se considérer comme consciente dès que quelque chose lui apparaît comme une vérité. Il s’agit ici d’un sentiment subjectif relatif à son expérience sensorielle.

Une autre définition, que nous retiendrons, est la connaissance et la prise en compte du chemin logique parcouru par nos sens et notre pensée quant à une problématique ou à une situation.

Pensée multi-scalaire

Pensée caractérisée par la prise en compte d’échelles multiples, pour tout type de dimension (spatiale, temporelle…), permettant de mener à un raisonnement global et le moins relatif possible.

Égoïsme affectif

Phénomène se traduisant par un besoin d’attention et d’affection par des éléments extérieurs, vivants ou non, d’un être pensant pour son propre bien-être.

Aimer un autre être pensant et aimer l’affection d’un autre être pensant sont deux choses distinctes, la première étant empathique, la seconde étant égoïste.

Dogme

Un dogme est une théorie non démontrable par la logique.

Logique

La logique est l’explication d’une relation de cause à effet par un raisonnement cohérent contextualisé.

Société

Ensemble de liens relationnels dans lequel évoluent des êtres pensants, conditionnés par des règles implicites et explicites communes et variables.

Pensée

La pensée est un phénomène caractérisé par le traitement d’informations sensorielles et par leur mémorisation.

Individualisme

Tendance à considérer les individus comme des êtres pensants uniques, par opposition à la collectivité.

Un individualisme sain permet la prise en considération des spécificités de chaque individu plutôt que d’imposer un modèle.

Loi universelle

Règle de vie susceptible de s’appliquer à tout être. Nous emploierons ici ce terme pour définir les règles cadrant le bien libre (cf. section « Le bien et le mal »).

Conscience et pensée absolue

Le détachement

Pour parvenir à se détacher de ses pensées subjectives pour accéder à une vision de l’univers la plus juste possible, il faut mettre de côté les préceptes de la société, l’éducation reçue, les dogmes transmis, son passé, ses sentiments, et prendre conscience de son état en acceptant l’ignorance de ce qui nous est actuellement inexplicable ou incompréhensible. Par cette acceptation, l’esprit peut s’ouvrir à un concept de logique pure de manière saine : le déterminisme.

Du déterminisme et de la responsabilité

Évident et souvent inacceptable de prime abord, le déterminisme ne retire pas toute responsabilité au sens légal à un être pensant. Il explique ses actes physiquement et logiquement.

La logique implique que tout a une cause, toutes échelles confondues. Ce qui nous échappe aujourd’hui ne nous échappera pas forcément demain, et rester ouvert à la logique permet de conclure que tout a une explication raisonnable. La complexité d’une explication raisonnable peut par ailleurs mener à en chercher une autre plutôt qu’à l’accepter. Ce qui paraît logique spontanément n’est parfois pas fiable voire même illogique lorsque le raisonnement n’est pas correct. Certaines choses peuvent ainsi parfois être difficiles à appréhender en raison de notre attachement direct à notre propre échelle et de notre pseudo-compréhension « immédiate » du monde.

Aussi, la logique étant ce qu’elle est et bien que nous puissions encore aujourd’hui ignorer la nature intrinsèque de la pensée, tout peut dans l’absolu s’expliquer par un raisonnement multi-scalaire. « Tout » comprend alors la pensée elle-même. Ce qui amène au déterminisme dans le cadre du comportement des êtres pensants.

Les lois universelles doivent alors porter sur les actes et leurs conséquences et sur le contexte de leurs réalisations – contexte autant lié à la personne qu’à la situation elle-même. Les faits sont en effet réels, et les préjudices également. Le choix ne revêt plus ici d’importance, mais la responsabilité doit être conservée au vu du contexte et des faits.

Valeur de la vie

De nos jours, un être humain considère souvent que la vie humaine est celle qui a le plus de valeur : un être humain est généralement plus empathique avec d’autres êtres humains qu’avec des êtres pensants  d’une autre espèce.

Globalement, plus un être pensant ressemble à un autre, plus il a de facilités à ressentir de l’empathie pour lui. Cela s’explique par l’égoïsme et par la capacité facilitée à se mettre à la place d’autrui.

Croyances et logique

Religions et croyances

La religion a de nombreuses facettes et nous n’aborderons ici que ce qu’elle peut impliquer dans l’appréhension du monde. Elle permet notamment d’expliquer par des dogmes certaines choses que l’être humain ne parvient à expliquer autrement. Cet ensemble de dogmes, ou doctrine, est basé sur des croyances véhiculées, potentiellement transformées, parfois adaptées ou interprétées différemment de génération en génération et soutenues par un sentiment de foi. Ce sentiment consiste à se fier aux croyances précédemment évoquées en refusant alors sa réelle ignorance ou en l’expliquant directement par ces mêmes croyances. La réalité de l’ignorance étant alors expliquée par une théorisation culturelle, la compréhension du monde en ressort logiquement invérifiable et non scientifique.

Toute croyance n’étant pas religieuse, il est également intéressant d’aborder ce thème pour qualifier le phénomène de manière plus large. Accepter une vérité potentielle sans pouvoir la prouver ne la rend, factuellement, ni vraie ni fausse.  Ce caractère potentiel relève de la croyance.

Ainsi, croire que quelque chose est vrai sans preuve logique et démontrable scientifiquement ne peut mener à un raisonnement juste, tout comme le fait de croire que quelque chose est faux sans preuve du même type.

Accepter son ignorance semble ainsi apparaître comme la seule démarche logique et fiable dans ce cas.

Variations des croyances dans le monde – appel à l’humilité

Le caractère parfois peu humble de l’être humain peut le conduire à penser qu’il détient la vérité sans vouloir considérer d’autres alternatives. Nous retrouvons ce caractère excluant dans de nombreuses religions : une divinité n’aurait ainsi donné accès à la vérité (au sens religieux du terme : soit le refus de l’ignorance absolue par une explication – non rationnelle – basée sur la foi) qu’à une partie du monde seulement… Ce qui pose alors la problématique du nombre des différentes cultures et croyances (monothéistes, polythéistes, animistes…) à travers le monde.

Toute personne d’une confession donnée pourrait en venir à considérer que toute personne n’en faisant pas partie, excluant par ce fait des milliards d’individus, serait dans l’erreur. Cela impliquerait alors que la majorité de la population mondiale n’aurait pu avoir accès par une transmission originellement divine (livre, enseignement religieux) à une « vérité » sur des générations, de par sa situation géographique et sa culture.

Cela, ajouté à l’incompréhension souvent inconcevable du monde, peut alors entraîner un confortement de la foi et une absence de volonté d’ouvrir son esprit à une explication plus rationnelle de la réalité et de la source de ses propres croyances – la manière d’aborder l’existence étant si différente qu’elle peut sembler trop difficile et inenvisageable.

Par cette potentialité d’erreur, la seule problématique qui émane des croyances est ici leur incompatibilité en puissance avec certaines valeurs découlant du bien libre. Plus les dogmes intègreront la compréhension empathique de l’autre dans ce contexte, plus les incompatibilités s’estomperont.

Le bien et le mal

Distinction générale

Pour distinguer les concepts du bien et du mal de façon absolue et universelle, il est important de voir l’extérieur de la manière la moins subjective possible. Pour ce faire, un travail de détachement est nécessaire.

La complexité du cheminement du déterminisme lié aux êtres pensants étant forte, les lois universelles doivent canaliser les actions des êtres pensants tout en leur permettant de s’épanouir dans un cadre bienveillant.

Les êtres pensants ont, comme tout être vivant, des caractéristiques naturelles spécifiques permettant d’apparaître, évoluer et disparaître – en transmettant potentiellement la vie. La vie des êtres pensants est de plus caractérisée par des sens et des émotions. La définition du bien et du mal part de ces caractéristiques de façon simple :

Les émotions spécifiques au bien sont celles directement liées au bonheur.

Les émotions spécifiques au mal sont celles directement liées au malheur.

Le bonheur est, de manière générale, ce qui rend les êtres pensants heureux ; si ce bonheur nécessite le malheur d’un autre être pensant, sa légitimité doit être mise en cause et il doit être repensé au mieux.

Le malheur est ce qui fait souffrir un être pensant, physiquement ou psychologiquement, contre sa volonté.

Un des défis majeurs est de parvenir à quantifier et qualifier ce bonheur et ce malheur.

Du bien libre

La liberté permet l’épanouissement des êtres pensants, le progrès et l’ouverture d’esprit. Elle permet un bonheur d’une variété trop large pour être défini ici. Aussi, émerge le besoin de qualifier le bien par un autre moyen que par le bonheur. Appelons « bien libre » la simple opposition au malheur. Tout ce qui ne fait pas souffrir un être pensant physiquement ou psychologiquement contre sa volonté rentre ainsi dans ce concept.

Si un agissement entame le bien libre d’autrui, la situation doit être évaluée afin d’en connaître la légitimité et la responsabilité.  Différents cadres peuvent nécessiter ces réflexions, tels que :

– les actes nuisibles responsables et irresponsables

– la protection contre un danger immédiat ou futur

Ces différents cadres évoluent en fonction de la société dans laquelle ils sont fixés mais ils doivent toujours avoir comme motivation première de garantir une justice basée sur le bien libre de tous.

L’assimilation empathique : comprendre par projection

Imaginez qu’un jour, des êtres pensants d’une civilisation avancée d’une autre planète nous découvrent. Imaginez également que leurs niveaux d’intelligence et de conscience soient bien supérieurs aux nôtres. Quelles réactions et quelles relations permettraient un bonheur partagé et une issue favorable ? Certainement d’autres que celles que beaucoup d’êtres humains peuvent aujourd’hui avoir à l’égard des autres espèces de la Terre – voire à l’égard d’autres individus de leur propre espèce dont ils se sentiraient supérieurs à différents niveaux. La compréhension de l’autre, l’acceptation de ses différences de vision du monde et l’optique d’un bien libre universel semblent être indispensables à une issue saine. L’être humain ne souhaiterait effectivement, sans consentement, ni être colonisé, ni être domestiqué, ni être tué, ni être mangé, ni être destitué d’un territoire qu’il a lui-même égoïstement défini, ni être exploité par des êtres soi-disant « supérieurs ».

De l’empathie à l’éthique

Le respect de la vie des êtres pensants dans leur intégralité et donc l’empathie envers toutes leurs espèces doit, dans le cadre d’une bienveillance universelle, être la base de l’éthique – notamment humaine. Et si certaines espèces refusent elles-mêmes, par différence conceptuelle et intellectuelle, de respecter cette démarche, une réflexion doit être menée pour les faire se conformer à cette idée, pour le bien de leurs proies et ennemis potentiels actuels et le leur (problématiques de survie et d’existence [nourriture adaptée, territoire, population grandissante ou trop faible, respect des lois universelles]). Il ne s’agit pas d’une utopie mais d’une manière de penser sainement et d’aller dans le bon sens pour tous – une dynamique à encourager. Au fil du temps, cette démarche permettra de se rapprocher du bien libre universel.

 

Lois universelles

Par les réflexions précédemment développées, des lois universelles émergent naturellement :

– Tout être pensant doit pouvoir vivre libre et s’épanouir dans un contexte de bien libre. Cela inclut les êtres humains et certaines caractéristiques propres à leurs individualité et intimité : apparence, croyances, sexe, genre, sexualité, goûts, opinions… Si cela n’a pas d’impact potentiel physique ou moral direct (de l’ordre de la mise en danger, de la blessure ou du traumatisme) non consenti sur un autre être pensant, alors cette liberté doit être garantie.

– La vie de tout être pensant doit être considérée et respectée. Toute mort d’un être pensant doit être évitée si cela est possible. Elle n’est légitime qu’en cas de survie ou d’incapacité physique à faire autrement, et ne peut être justifiée par une finalité de plaisir.

– Tout acte de malveillance ou en opposition au bien libre par l’omission de la prise en considération de celui d’un autre être pensant doit être évité. Dans le cas où les dégâts sont considérables, le contexte devra être analysé afin d’établir quelles mesures réparatrices et quelles sanctions devront être appliquées.

 

Ces lois sont des principes généraux et leur caractère abstrait convient à qualifier une loi plus précise – de toute société – respectant leur essence.