Religions et croyances
La religion a de nombreuses facettes et nous n’aborderons ici que ce qu’elle peut impliquer dans l’appréhension du monde. Elle permet notamment d’expliquer par des dogmes certaines choses que l’être humain ne parvient à expliquer autrement. Cet ensemble de dogmes, ou doctrine, est basé sur des croyances véhiculées, potentiellement transformées, parfois adaptées ou interprétées différemment de génération en génération et soutenues par un sentiment de foi. Ce sentiment consiste à se fier aux croyances précédemment évoquées en refusant alors sa réelle ignorance ou en l’expliquant directement par ces mêmes croyances. La réalité de l’ignorance étant alors expliquée par une théorisation culturelle, la compréhension du monde en ressort logiquement invérifiable et non scientifique.
Toute croyance n’étant pas religieuse, il est également intéressant d’aborder ce thème pour qualifier le phénomène de manière plus large. Accepter une vérité potentielle sans pouvoir la prouver ne la rend, factuellement, ni vraie ni fausse. Ce caractère potentiel relève de la croyance.
Ainsi, croire que quelque chose est vrai sans preuve logique et démontrable scientifiquement ne peut mener à un raisonnement juste, tout comme le fait de croire que quelque chose est faux sans preuve du même type.
Accepter son ignorance semble ainsi apparaître comme la seule démarche logique et fiable dans ce cas.
Variations des croyances dans le monde – appel à l’humilité
Le caractère parfois peu humble de l’être humain peut le conduire à penser qu’il détient la vérité sans vouloir considérer d’autres alternatives. Nous retrouvons ce caractère excluant dans de nombreuses religions : une divinité n’aurait ainsi donné accès à la vérité (au sens religieux du terme : soit le refus de l’ignorance absolue par une explication – non rationnelle – basée sur la foi) qu’à une partie du monde seulement… Ce qui pose alors la problématique du nombre des différentes cultures et croyances (monothéistes, polythéistes, animistes…) à travers le monde.
Toute personne d’une confession donnée pourrait en venir à considérer que toute personne n’en faisant pas partie, excluant par ce fait des milliards d’individus, serait dans l’erreur. Cela impliquerait alors que la majorité de la population mondiale n’aurait pu avoir accès par une transmission originellement divine (livre, enseignement religieux) à une « vérité » sur des générations, de par sa situation géographique et sa culture.
Cela, ajouté à l’incompréhension souvent inconcevable du monde, peut alors entraîner un confortement de la foi et une absence de volonté d’ouvrir son esprit à une explication plus rationnelle de la réalité et de la source de ses propres croyances – la manière d’aborder l’existence étant si différente qu’elle peut sembler trop difficile et inenvisageable.
Par cette potentialité d’erreur, la seule problématique qui émane des croyances est ici leur incompatibilité en puissance avec certaines valeurs découlant du bien libre. Plus les dogmes intègreront la compréhension empathique de l’autre dans ce contexte, plus les incompatibilités s’estomperont.